OCTOBRE 2023
Fiona
Elle venait juste d’avoir 1 mois quand le maître de sa petite maman la prit brutalement par dessous ses mamelles. Il la tenait à présent par ses petites pattes de devant et sans ménagement, l’examinait à haute voix. En se félicitant d’avoir eu du « nez » en ne la tuant pas comme le reste de la portée, qu’il jugeait peu conforme aux critères recherchés, il décrivait avec moult gestes à l’homme qui se tenait devant lui, les futures aptitudes de ce que deviendrait ce petit chiot maintenant apeuré et gémissant.
C’est ainsi que la petite chienne de chasse "ariégeois" fut cédée contre bon prix à un chasseur.
En un instant, elle passa d’un chenil qui, certes, n’avait rien d’idéal, mais, qui lui avait accordé au moins quelques semaines de quiétude auprès de sa maman, à un chenil dans lequel nombre de ses congénères, tristes et affamés, pataugeaient dans leurs excréments.
Malgré le froid qui sévissait, son nouveau maître n’avait même pas pris la peine de lui donner un abri sous lequel elle aurait pu s’abriter. Tout naturellement et prise de tremblements dus aux morsures du vent glacial, elle se mit à trottiner vers un Bruno du Jura qui dormait replié sur lui-même.
Le chien releva à peine la tête. Cependant, la petite chienne vit tout de suite une invite dans ses yeux doux et se lova avec hâte entre ses pattes. La chaleur de ce corps mal nourri lui procura tellement de bien-être qu’elle s’assoupit, oubliant la faim qui tenaillait son petit ventre.
C’est ainsi qu’elle s’épanouit sous l’aile bienfaisante de son ami et père de substitution. Il lui apprit à défendre sa maigre pitance face à des congénères adultes affamés qui, pour quelques bouchées de plus, n’auraient pas hésité à lui faire subir d’horribles morsures.
Elle ne voyait son maître que tous les 2 jours quand ce dernier apportait leur pitance se composant d’une soupe clarifiée où nageaient pêle-mêle, de rares croquettes et des morceaux de pain sec.
Peu à peu, elle vint à défendre la gamelle infâme de son ami qui, vieillissant et à bout de force, ne pouvait plus vraiment s’interposer face à ces jeunes adultes pleins de force.
Malgré toute cette tristesse et ces privations, la petite « longues oreilles » grandissait et apprenait assidument son rôle de chien courant. Face aux robustes sangliers, elle ne reculait sous aucun prétexte, révélant ainsi, sa ténacité et son extraordinaire instinct de pisteur.
Pourtant, après ces heures de parfaite liberté, la petite chienne devait rentrer dans ce chenil nauséabond et attendre parfois de longues heures que le maître leur apporte de quoi ne pas mourir de faim.
La nuit, allongée près de son ami, elle revivait ces belles journées où elle courait à perdre haleine, reniflant nombre d'odeurs, certaines encore inconnues d'elle, pistant des chemins et forêts qu’elle devait emprunter. Elle se remémorait aussi cette rencontre avec un jeune chien, tenu en laisse par son maître, totalement effrayé par les aboiements de la meute qui les regardait sans s’arrêter. Elle le revoyait se pressant contre les jambes de son maître qui le prenant dans ses bras, lui parlait avec douceur afin d’apaiser sa peur.
Un jour, rentrant épuisée de la chasse, elle vit tout de suite que son ami n’était plus là.
Malgré son envie de croire qu’il pouvait être encore à pister un sanglier, elle sut au fil des heures qu’elle ne le reverrait plus jamais. Après avoir vécu autant de mois auprès de lui, elle savait que leur maître se débarrassait, une fois pour toutes, des chiens, vieux et jeunes, inaptes à la chasse.
Cette séparation brutale et cruelle, opéra sur la détermination de la chienne à fuir très vite et très loin ce misérable maître.
Le jour arriva enfin. La partie de chasse commencée depuis le matin fut l’occasion attendue. Rapidement, elle s’éloigna de la meute et emprunta les sentiers menant vers cet homme et ce chien qu’elle n’avait pas oubliés. Au détour d’un chemin, elle les vit et courut vers eux. Au début, l’homme chercha à protéger son chien, mais s’arrêta brusquement en portant son regard sur les yeux de la chienne. Il vit alors tant de souffrances exprimées qu’il comprit aussitôt les intentions de la chienne.
L’homme l’attrapa par son collier et vit rapidement le numéro de téléphone inscrit sur ce dernier.
La chienne semblait le supplier de la garder près de lui. Épuisée par sa longue fuite, elle s’écroula à ses pieds.
Sans un mot de plus, l’homme la prit dans ses bras et suivi de son fidèle compagnon, regagna son véhicule. Il conduisit rapidement la petite chienne chez son ami vétérinaire qui ne put que constater les signes alarmants de dénutrition et de son corps couvert de parasites.
Apprenant l’horrible bilan de santé de la chienne, l’homme prit alors sa décision.
Il appela le numéro de téléphone. Il signifia au maître ce qu’il avait appris chez le vétérinaire, qu’il réglerait les frais de soins élevés, si, ce dernier n’émettait aucune objection dans son désir d’adopter la petite chienne. Les papiers de cession étant faits, il annonça, enfin, qu’il se ferait un devoir de signaler tout ceci à une association de protection animale.
Après quelques jours en soins intensifs, la petite chienne put enfin rentrer dans son nouveau foyer.
Une belle panière l’attendait près de la cheminée dans laquelle brûlait un bon feu. Suivie de son nouveau compagnon de vie, elle passa de pièce en pièce s’empreignant de l’atmosphère douce et chaleureuse de sa nouvelle demeure.
Elle eut droit à toutes les caresses qu’elle n’avait jamais eues et à l’amour d’une famille qui n’avait de cesse de la rendre heureuse.
Sa gamelle, toujours propre, étaient pleine de bonnes croquettes tous les jours et la sensation de faim qui l’avait torturée depuis sa plus petite enfance, n’était plus qu’un mauvais souvenir.
Mais ce qui la rendait fière et encore plus proche de sa famille, c'est d’avoir enfin un nom.
Son nouveau maître, prenant sa jolie tête dans ses mains, lui expliqua que désormais, elle était son nouveau compagnon à 4 pattes et qu’elle portait dorénavant le nom de FIONA.
FIONA, jeune chienne de chasse à longues oreilles, adore se vautrer sur les canapés. Aujourd’hui, elle ne court plus après les sangliers, mais ses maîtres, soucieux de ses spécificités et comportements, n’hésitent jamais à satisfaire ses instincts en faisant avec elle de longues et belles promenades, ce par tous les temps.
Pendant ce temps à Sans Collier Provence
Notre fête a été un franc succès. Cependant, le rangement et le triedes lots invendus des « Portes Ouvertes » a exigé plus d’heures que nous le pensions, d’où l’étalement sur les premiers jours d’octobre.
La sécheresse de cet été a eu raison des beaux thuyas plantés à la limite du parc de détente.
Nous avons été obligés d’élaguer les branches basses jusqu’à 80 cm de leur hauteur, celles-ci présentant quelques dangers pour les chiens qui, en jouant, se sont blessés. La résine s’écoulant des branches coupées et pour plus de sécurité pour les chiens, nous avons donc érigé une clôture en bois.
Comme chaque année à cette époque, nous avons vérifié l’état des radiateurs installés dans les cabanes. Il s’avère que nos chenapans des parcs 14 et 15 avaient arraché fils et prises desdits radiateurs.
Petit changement d’attribution de locaux au refuge : les contrats d’adoption se font désormais à l’ancien local du tapis roulant. Celui-ci se trouvant à l’entrée du refuge, il n’est plus besoin de traverser tout le refuge pour établir ces derniers.
Quant au tapis roulant, ce dernier est établi à côté du bureau. Ce qui nous permet d’éviter de nombreux « va-et-vient » et ainsi de mieux surveiller nos protégés même en travaillant sur l’ordinateur.
Adoptions en France
En ce mois d’octobre 9 chiens ont enfin trouvé une famille.
Nous souhaitons à TRINITY, KODI, ULLA , MINNIE, HIRO, JULIO, JESSY, JULIETTE et LOCKS
de belles et heureuses années de bonheur auprès de leurs familles respectives
TRINITY
HIRO
LOCKS
KODI
JULIO
ULLA
JESSY
MINNIE
JULIETTE
Départ en Allemagne
Grâce à notre partenaire allemand, nos merveilleux « Longues Oreilles » TOUNDRA et TIGROU ont enfin l’espoir d’être adoptés. Ces chiens magnifiques et très sensibles ne sont pas prisés en France contrairement à l’Allemagne où nos amis d’Outre Rhin reconnaissent leur indéfectible amour et leur fidélité envers leur maitre.
TOUNDRA
TIGROU
Chers amis,
Malgré quelques adoptions, il reste que celles-ci sont en diminution.
Nos protégés ont besoin de vous afin que ce passage en refuge ne soit plus qu’un moment de pause dans leur vie brisée par l’abandon ou la maltraitance.
Appelez le refuge et après un RDV confirmé, n’hésitez plus et venez les voir.
Tous ont besoin d’une famille à aimer. L’un d’entre eux est certainement votre futur compagnon …..Alors n’hésitez plus .
Ils vous attendent avec l’espoir dans leur petit cœur
A très bientôt dans la petite chronique de SCP...