NOVEMBRE 2017

La neige recouvrait la ville de son long manteau blanc et glacial. Malgré les belles illuminations de Noël, de rares passants, emmitouflés dans leurs vêtements chauds, pressaient le pas afin de retrouver la douceur de leurs foyers. Dans la torpeur de cet hiver trop tôt survenu, la ville tout entière semblait endormie. Personne ne semblait prêter attention aux rares animaux errants qui quémandaient auprès d’eux un peu de nourriture et de compassion. C’est ainsi qu’à l’orée de la ville, sous un porche d’une maison abandonnée, une petite famille tentait désespérément de survivre. Le père, un adorable berger allemand, malgré sa maigreur, n’avait pas perdu de sa superbe. Il regardait, anxieux, sa douce moitié, émaciée, allongée à même le sol, donnant à ses cinq petits le peu de lait qui lui restait encore. Elle leva vers lui un regard qui en disait long sur son état de faiblesse. -« Maman j’ai encore faim » Ces mots prononcés par sa petite le firent douloureusement sursauter. Il savait que s’il ne trouvait pas de l’aide rapidement, sa douce et courageuse compagne ainsi que ses adorables petits chiots allaient mourir. Il prit alors une décision qui pourrait être dangereuse, mais il ne pouvait plus reculer. Il jeta un denier regard plein d’amour vers sa famille et courut au dehors avec un mélange d’espoir et de crainte à la fois. Il arpenta les rues gelées de la ville. Au bout de quelques interminables minutes, ses coussinets lui faisaient mal. Sur la neige, de petites gouttes de sang laissaient des traces comme si elles devaient lui indiquer le chemin de retour. Il avançait en ayant à l’esprit que, lui-même affaibli, il pourrait alors s’effondrer à tout instant. Mais, sa force, il la puisait dans le regard las de sa compagne et dans ceux de ses petits affamés. La nuit était maintenant tombée. Toujours l’espoir chevillé au corps, le pauvre chien marchait, bravant la tempête de neige qui plaquait son souffle à chaque pas. Il avançait douloureusement pas après pas, priant de trouver rapidement l’aide salvatrice. A un moment donné, il huma l’odeur bien particulière d’une viennoiserie que l’on trempe dans un chocolat chaud. Est-ce encore un mirage ? Son esprit emprisonné dans une montagne de privations commençait-il à lui jouer des tours ? Guidé par ces merveilleux effluves, il arriva enfin à destination. Des humains aidaient d’autres humains à trouver un abri chauffé ou en offrant boisson et nourriture chaudes. Il s’avança prudemment vers une jeune femme qui le vit aussitôt. Elle se dirigea tranquillement vers lui en tendant une main tout en prononçant des mots doux et réconfortants. Il fit un pas puis deux vers cette main et recula aussitôt. Il recommença ainsi trois fois de suite. Tout d’abord, elle semblait ne pas comprendre puis, elle lança à ses compagnons les plus proches : « Il veut nous indiquer quelque chose !» Puis : « Va gentil chien, montre nous le chemin !». Il comprit en voyant les humains derrière lui que sa famille allait, maintenant, être sauvée. Rassemblant ses dernières forces, il courait vers elle, se retournant plusieurs fois afin de s’assurer que les humains le suivaient. Au bout d’une heure, il arriva à destination. Il fallait maintenant faire comprendre à ces humains que sa famille était rassemblée sous ce porche. S’allongeant, il lança quelques aboiements et se glissa dessous. Derrière lui la jeune femme rampait, se guidant à l’aide d’une torche. Quand, enfin, ils arrivèrent près des chiots et de leur maman, elle vit tout de suite qu’un des chiots était très mal en point. Elle appela à l’aide ses compagnons et prit le chiot dans ses bras. La chienne se releva mais se recoucha très vite. Elle comprit que ces humains venaient les secourir elle et ses petits. Le chiot ainsi que ses autres frères et sœur se retrouvèrent très vite emmitouflés dans des couvertures très chaudes dont s’étaient munis les humains. Quant aux parents, extrêmement faibles et ne pouvant plus marcher, ils furent transportés eux-aussi à bras d’homme. Toute la petite famille se retrouva chez un vétérinaire appelé en renfort. La faim, les vers infestant des blessures anciennes comme les petits ventres des chiots, le froid, avaient fait des ravages sur les organismes et donnèrent quelques soucis quant à leur survie.Mais, après quelques jours, grâce aux soins et une bonne nourriture, chiots et parents recouvrèrent la santé. Nous étions en période de Noël, propice aux miracles. Le 24 décembre, la jeune femme qui les avait sauvés, décida de les accueillir dès leur sortie de chez le vétérinaire. Elle avait décidé d’adopter le courageux papa et la maman exemplaires. Quant aux cinq petits, une fois l’âge requis, ils furent tous adoptés par leurs sauveteurs.

Cette histoire est l’histoire de centaines de chiens abandonnés privés de nourriture et d’un abri où se réfugier pour affronter le froid. Beaucoup mourront, seuls et dans l’indifférence totale. Pour ceux qui seront secourus à temps, bon nombre d’entre eux n’auront pas la chance de trouver une famille à Noël, mais nous pouvons adoucir leur vie au refuge en leur offrant un peu de joie. Nous pouvons leur apporter des couvertures chaudes, des friandises, des jouets et peluches qui les réconforteront quelque peu.

Alors, soyons vigilants en ne détournant pas les yeux devant un animal errant. Si nous ne pouvons pas les accueillir, nous pouvons les aider en appelant les services concernés.

UN APPEL POUR SAUVER UNE VIE !

Pendant ce temps à Sans Collier Provence …

Depuis le départ de Bernard, notre refuge avait vraiment besoin d’une nouvelle aide bien précieuse à sa bonne marche. C’est ainsi que Johanna, une ancienne bénévole, nous a rejoints ce mois ci. Travaillant en binôme avec Benoit, son travail consiste à s’occuper des différentes tâches de bureau ainsi que celle de l’éducation des chiens.

Quant aux travaux du quatrième box chauffé (relatés dans la chronique précédente), nous sommes heureux de vous apprendre que ceux-ci sont terminés. Nous remercions chaleureusement Agnès et son époux Frédéric qui se sont attelés à terminer l’entreprise afin que nos protégés trop fragiles et malades puissent y résider bien au chaud à l’abri du froid et de la pluie.

Box chauffe2 Box chauffe1

Adoptions en France :

10 de nos protégés vont passer de belles fêtes de Noël auprès de leurs nouvelles familles. Nous sommes très heureux de vous annoncer le bonheur de PAOLO, HENRY, NENA, NOUGAT, CILLY, NOISETTE, SENTA, FAST, RIBELLU et HABY.

PAOLO

Paolo tete

NOISETTE

Noisette tete

HENRY

Henri tete

SENTA

Senta tete

NENA

Nena tete

FAST

Fast tete

NOUGAT

Nougat tete 1

RIBELLU

Ribellu tete2

CILLY

Cilly tete

HABY

Haby tete

Départs en Allemagne :

Le 21 novembre, Viviane et Bernadette ont bravé le froid afin de donner une chance à 8 de nos protégés de trouver enfin une famille à aimer Outre-Rhin. Si FLAMEL, LILA, FLINT et ILONA ont été rapidement adoptés, souhaitons le même bonheur à MOSKA, DAGOBERT, ROB et BOBBY.

FLAMEL

Flamel tete2